Notre maison brûle #Déjà20ans

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Le 2 septembre 2002, le verbe haut mais trop souvent hors sujet, faisant assaut de bons mots supposés résoudre les maux écologiques, Jacques Chirac a marqué son époque par un discours tonitruant asséné avec la foi des nouveaux convertis.

Du haut de la tribune du sommet de Johannesburg marquant les vingt ans du sommet de Rio célébrant quant à lui les vingt ans du sommet de Stockholm… le Président Français, véritable pompier pyromane de l’écologie, a revêtit les habits du révolutionnaire vert après avoir relancé les essais nucléaires, soutenu indéfectiblement le productivisme agricole ou le tout-bagnole à Paris.

Notre maison brûle mais l’importance n’est pas la cohérence ni la sincérité mais la posture et les gesticulations. En cela, Chirac est un précurseur. Le cynisme pour guide et l’ambiguïté pour maître, il a inspiré toute une génération. Au premier rang desquels se trouvent ses successeurs Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron. Le premier organisant le Grenelle de l’environnement tout en considérant que l’environnement, ça commence à bien faire. Le second renvoyant les écologistes à leurs Amish et leur lampe à huile avant de devenir le chantre de la sobriété pour les pauvres.

Show devant…

Les années paires semblent riches en propos fumeux sur l’écologie. Derrière la langue de bois écologique se cache trop souvent un verbiage qui ne fait illusion que pour celles et ceux qui ont encore envie d’y croire. Guy Debord nous avait prévenus : La société du spectacle est avant tout affaire de croyance. Or, pour lutter contre le dérèglement climatique et limiter l’effondrement des écosystèmes, les mots et belles illusions auto-entretenues ne nous seront d’aucune aide.

Il y a vingt ans, nous regardions ailleurs. Mais où que nous regardions désormais, les flammes transforment notre monde en véritable enfer sur terre. L’urgence n’est plus aux discours fleuris sur l’écologie mais à une action radicale inscrite dans le temps et dans l’espace. Nous n’avons plus tant besoin d’emphase que de détermination. Gageons que nous n’attendrons pas 20 ans supplémentaires pour nous débarrasser des fossoyeurs de l’écologie et de leurs faux discours qui lavent plus vert que vert.