Non, Monsieur Attal : détruire l'environnement ne sauvera pas l'agriculture !

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Depuis une semaine, le gouvernement multiplie les concessions démagogiques à une minorité d'activistes agricoles anti-écolos, croyant apaiser les campagnes en opposant agriculture et écologie. Cette posture est non seulement un parjure sur la forme, mais c'est également sur le fond une insulte à l'avenir de l'agriculture.

Les premières annonces de Gabriel Attal vendredi 26 janvier avaient donné le « la », celles d'aujourd'hui augmentent les décibels. Pour le gouvernement, la seule réponse à apporter à la colère paysanne est un retour 15 ans en arrière, à l'époque sinistre où le dérèglement climatique ne préoccupait pas les acteurs économiques internationaux et où « l'environnement, ça commence à bien faire ».

Même le peu ambitieux plan Ecophyto pour la réduction des pesticides est escamoté. Le délai de recours contre les projets écocides de bassines d'irrigation ou d'agrandissement d'élevages hors-sol est, quant à lui, réduit. Ces recours visent ni plus ni moins qu'à dire le droit, le fait de les entraver revient à reconnaître que la plupart de ces projets sont illégaux mais que l'État français ne souhaite plus appliquer le droit.

Une décision résume clairement le choix rhétorique d'entrer dans le jeu de la Coordination rurale, syndicat agrarien d'extrême-droite : celle de monter en épingle une supposée opposition caricaturale et pamphlétaire entre « agriculteurs gardiens des traditions rurales » et « écologistes d'origine citadine ».

La référence à la « souveraineté alimentaire » est ainsi une trahison. Ce terme est devenu un sordide « souverainisme alimentaire », protectionniste, xénophobe et sans cohérence avec la poursuite de la dérégulation libérale. La France a choisi d'agir à contresens de la raison, à contresens de l'histoire, à contresens de l'urgence écologique.


© Christophe Ena, AP