Non à la mise en service de l'EPR de Flamanville !

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D'ici, au 15 septembre, nous devons pourtant exprimer notre hostilité à l'égard de la mise en service de l'EPR de Flamanville !

C’est l’histoire d’une super cocotte-minute dont le prix a triplé, tout comme ses délais de fabrication. Une super cocotte-minute dont l’acier, avant même sa mise en service, s’est révélé ne pas répondre aux normes de sécurité minimales, obligeant le fabricant à envisager le remplacement d'une partie de la cuve à brève échéance.

Cette cocotte-minute, comme vous l’avez compris, n’est autre que l’EPR de Flamanville, un nouveau réacteur atomique qui a été présenté en 2006 comme la vitrine du renouveau nucléaire hexagonal. Cependant, il s’est révélé être un crash industriel absolu, avec un budget initial de 3,3 milliards qui a explosé pour atteindre 19,1 milliards.

Malgré cette augmentation de coûts spectaculaire, les responsables politiques français, animés d'une passion irrationnelle pour le nucléaire, préfèrent ne pas aborder la question. Comme on dit, "Quand on aime, on ne compte pas", mais cette attitude soulève des préoccupations légitimes quant à la gestion de ce projet.

Pire encore, alors même que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a enjoint à l’opérateur historique de changer le couvercle de la cuve de l’EPR d’ici la fin 2024, une consultation publique est lancée pour recueillir les avis du grand public en vue de la mise en service de la super cocotte-minute. Une fois en service, ladite cuve sera irradiée et le remplacement du couvercle, particulièrement complexe sur le plan technique et coûteux financièrement, devra être envisagé.

Ce choix d’une mise en service, suivi d’un arrêt pour maintenance, est un nouvel exemple de l’irrationalité économique de cette filière. Face à ce nouvel et douteux pari, nous vous invitons à participer massivement à cette consultation, qui prend fin le 15 septembre, en exprimant votre refus concernant cette mise en service.

Votre participation est d'autant plus nécessaire que cette consultation n'a pas fait l'objet d'une vaste médiatisation. À peine quelques centaines de contributions ont été postées pour un projet qui nous engage pour des millénaires. L’explication est simple. L'Autorité de sûreté nucléaire, qui a la charge d'organiser cette consultation, a mis en ligne un document de plus de 12 000 pages, supposé éclairer l'avis des éventuels contributeurs !

D'ici, au 15 septembre, nous devons pourtant exprimer notre hostilité à l'égard de la mise en service de cet EPR.


Liste des arguments à utiliser pour votre consultation publique : 

  • Le dossier de l'ASN pour Flamanville est extrêmement volumineux (près de 13 000 pages), ce qui complique son examen. De plus, il manque de transparence, ce qui rend difficile l'évaluation ;
  • Flamanville a connu de nombreux retards depuis 2007, avec une augmentation exponentielle des coûts, passant de 3 milliards à plus de 12 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 6,7 milliards d'euros de coûts additionnels. Les documents ne mentionnent pas ces problèmes, ni les solutions pour les éviter dans d'autres centrales EPR ;
  • La découverte d'une anomalie dans le couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville entraînera un coûteux et nuisible processus de remplacement, pouvant être évité par un report du démarrage initial, sous réserve de la décision d'EDF ;
  • Le manque de retour d'expérience d'EPR internationaux à Flamanville et l'absence de mention des problèmes similaires à Taishan 1, à l'arrêt depuis 2023 en raison d'oxydation et de desquamation des gaines de crayons combustibles de type M5, posent un risque majeur pour Flamanville, car ces mêmes crayons seraient utilisés dans son réacteur ;
  • Enfin, une évaluation technico-financière est nécessaire avant toute décision, mais elle est actuellement absente du dossier.