#coupdegueule L’abus de glyphosate peut nuire à l’indépendance du ministre de l’agrochimie…

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Coup de gueule de Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement

Didier Guillaume, ministre de l’agrochimie, vient d’affirmer qu’il était hors de question d’interdire l’épandage de pesticides à 150 mètres des habitations, tout en indiquant que « ça serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenues ».

Didier Guillaume, ministre de l’agrochimie, vient d’affirmer qu’il était hors de question d’interdire l’épandage de pesticides à 150 mètres des habitations, tout en indiquant que « ça serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenues ».

Manifestement, l’abus de glyphosate peut nuire à l’indépendance du ministre de l’agrochimie. Comment le fait d’interdire les pesticides pourrait être considéré comme une artificialisation des terres ? c’est tout le contraire ! Épandre des pesticides toxiques, destructeur des insectes et des oiseaux, c’est artificialiser la vie, c’est mener une guerre contre le vivant dont nous ne mesurons qu’encore imparfaitement les conséquences irréversibles.

Incidemment, le ministre a ajouté au cours de cette interview qu’en adoptant un périmètre de protection de 150 m, l’indépendance alimentaire de la France vacillerait ; pour peu, le ministre aurait pu accuser les écologiques d’une future famine à venir ! Porte-parole officieux du syndicat majoritaire, le ministre semble avoir perdu toute mesure, incapable d’entrevoir la moindre évolution autre que symbolique.

Par ces propos, le ministre reconnaît l’addiction de l’agriculture aux pesticides de synthèse, incapable, supposément, de produire une alimentation sans l’utilisation de produits toxiques. Déclaration qui étonnera sans doute les plus de 40 000 paysans bio qui, quotidiennement contribuent à l’autonomie alimentaire de la France !

Alors que le ministre plaide pour une concertation tout en annonçant d’ores et déjà le résultat de cette concertation, comment ne pas s’interroger sur les réelles motivations du gouvernement ? Affirmer que le gouvernement est prêt à définir un périmètre de 2 à 5 mètres comme le fait le ministre, c’et au mieux une plaisanterie de mauvais goût, au pire, un jeu de dupes qui ne fait plus guère illusion !